Ça va dans tous les sens depuis quelques semaines et particulièrement après la rencontre du Président de la République avec les trois groupes parlementaires représentés à l’Assemblée nationale. Pendant que les soutiens du Chef de la mouvance tiennent un discours relativement rassurant, ces détracteurs quant à eux ont un discours alarmiste. Plus loin, sur les réseaux sociaux tout le monde se réclame “sachant” et donne son avis généralement avec une teinte de subjectivité. C’est donc à vau-l’eau que ça évolue.
C’est d’abord le code électoral qui est visé par un toilettage indispensable me semble-t-il pour éviter un chevauchement des dates des élections générales de 2026. Ensuite c’est la loi fondamentale elle-même qui a besoin d’être touchée ou retouchée ipso facto pour légitimer, légaliser et repréciser les élus qui auront le privilège de parrainer les candidats aux élections dans un peu plus de deux ans. Tout ça se déroule sous fond de suspicions, de préjugés et d’accusations à peine voilées. En effet le fameux syndrome de fin de mandat au Bénin est perceptible cette fois ci avec la Rupture comme ce fut le cas avec le Changement et même un peu plus tôt avec feu Mathieu KEREKOU.. Pourquoi c’est toujours à la fin qu’on se rend compte qu’il faut corriger “quelque chose”?
Malgré sa profession de foi de se limiter à ses deux mandats constitutionnels , le locataire de la Marina est “accusé” à tort ou à raison de “ruser” pour y prolonger son séjour. Vent debout, l’opposition promet à qui veut l’entendre, de faire feu de tout bois pour hypothéquer ce projet.
A y voir de près, on est en droit de se demander pourquoi depuis 1990 , la fin des mandats constitutionnels ressemble à maints égards à des périodes d’incertitudes et d’inquiétudes comme si la fin de la politique est la fin suprême et comme si cesser d’être PRÉSIDENT est un début de calvaire.
Je crois que pour l’éviter, il va falloir mettre des “balises” qui rassurent et préservent de toute crainte probable. Pour cela, il faut par exemple légiférer pour accorder une immunité à vie à nos chefs d’États africains afin de les mettre à l’abri de toute éventuelle poursuite judiciaire, gérer le pays selon les désidératas affichés et affirmés du peuple souverain, établir un projet programme global sur 40 ans au moins qui s’impose à tout PRÉSIDENT élu , corser les critères de candidature en les mettant au filtre du patriotisme et pourquoi pas du nationalisme, instituer une assemblée constituante composée des anciens présidents de la République et d’institutions de la République plus quelques sages qui maîtrisent l’histoire du pays pour orienter, conseiller et proposer la voie à suivre le cas échéant, imposer le référendum comme seul moyen de révision constitutionnelle avec une CENA véritablement indépendante et transparente dirigée par des religieux incorruptibles et enfin éviter des règlements de comptes interminables dès qu’on se retrouve au pouvoir.
Nous n’avons pas la prétention d’avoir la solution miracle mais il faut aller dans ce sens pour qu’à chaque fin de mandat les mêmes causes ne produisent pas les effets.
Richard OKE