Depuis le 18 août 2023, la frontière terrestre bénino-nigérienne séparant les villes de Malanville et Gaya est fermée. Cela fait partie du package de sanctions infligées à la junte militaire au pouvoir depuis le 26 juillet 2023 au Niger .
Un adage de chez nous dit que la femme ne peut cacher sa nudité le jour de l’accouchement.
C’est une hypocrisie succidaire que de ne pas parler à l’heure actuelle des conséquences catastrophiques sur le plan économique et social de la fermeture des frontières bénino- nigériennes. Voyageurs, importateurs, commerçants, commerçantes, conducteurs de véhicules poids lourds et même l’état béninois subissent les déconvenues de cette décision succidaire à tout point de vue.
Avant qu’un fou ou un aventurier ne s’invite dans le débat pour tenter de mettre fin à la détresse des populations qui souffrent le martyr du fait de cette décision succidaire, ayons le courage de dire qu’il est temps qu’on rouvre ici et maintenant ces frontières séculaires entre le Bénin et le Niger pour le bonheur à la fois des peuples béninois et nigériens. Sans faire l’apologie de coups d’état civil ou militaire, la non ouverture des frontières entre le Bénin et le Niger peut servir d’alibi à n’importe quel quidam pour tenter de créer du désordre dans notre pays.
Il est à craindre du fait de cette décision, sur les recettes fiscales tombent en chute libre en raison de la baisse drastique des transactions portuaires alimentées à près de 80% par les marchandises en direction du Niger. Les habitués de la Route Inter-Etat No 2 reliant Cotonou à Niamey sont les témoins privilégiés de la baisse du trafic sur cet axe routier stratégique avec pour conséquence les baisses de recettes au niveau de nos différents postes de pesage-péage.
De même, l’achat et la revente de produits agricoles tels que le maïs, l’igname, la tomate et surtout l’oignon très développés entre les deux pays sont hypothéqués du fait toujours de la fermeture de la frontière terrestre entre le Bénin et le Niger. L’économie béninoise est mise à rude épreuve et on craint à cette allure que les caisses de l’état ne se vident . Ne sachant pas à quel saint se vouer, les populations empruntent des pirogues de fortune sur le fleuve Niger pour traverser la frontière. Ce qui a déjà occasionné plus d’une cinquantaine de morts par noyade sur le fleuve Niger. Non, il faut arrêter. Même si le Bénin viole la décision de l’UEMOA et rouvre la frontière benino-nigerienne, l’UEMOA n’en mourra pas. Par contre, si le Bénin s’entête à appliquer tête baissée cette décision succidaire de l’UEMOA, c’est le Bénin qui en mourra.
L’UEMOA et la CEDEAO demandent au Bénin de brûler son grenier afin qu’elles vivent en tant qu’institutions sous-regionales. Alors, le Bénin n’a qu’une et une seule réponse à donner à l’UEMOA et la CEDEAO, violer violemment cette décision succidaire de fermeture de la frontière pour sauver le peuple béninois du naufrage.
C’est le lieu de remercier l’honorable Issa Salifou, l’acteur politique Bertin Koovi et tous ceux qui osent franchir le rubicond pour arrêter la saignée avant qu’il ne soit trop tard.
Moussa GARADIMA