Vers une lutte respectueuse des droits humains contre l’extrémisme violent et les conflits liés à la transhumance
Le Bénin fait face à un contexte de menaces sécuritaires croissantes, marqué par des incursions terroristes et des conflits autour de la transhumance. Pour faire face à ces défis tout en respectant les droits humains, un atelier organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) s’est tenu à Parakou les 13 et 14 novembre 2024. Cet événement, rassemblant des membres des forces de défense et de sécurité (FDS) de différentes unités, vise à renforcer leurs compétences en prévention de l’extrémisme violent et en gestion pacifique des situations de crise.
Un objectif de formation axé sur la paix et le respect des droits humains
L’atelier, prévu pour durer deux jours, a pour ambition d’outiller les FDS sur l’accueil et l’interpellation pacifique des individus suspects, en assurant le respect de leurs droits fondamentaux. En effet, des études du PNUD révèlent que les pratiques parfois brutales des FDS, dues à une méconnaissance des processus de radicalisation et des lois sur la transhumance, sont perçues par la population comme des injustices, renforçant le risque de radicalisation. En réponse, ce programme cherche à créer des forces de sécurité plus sensibles et engagées pour une paix durable.
Communications et échanges autour des droits humains et de la lutte contre le terrorisme
Deux thèmes ont été abordés par Éric Hachémè, juriste et spécialiste des droits humains. Le premier, “Extrémisme violent, terrorisme et droits humains,” a insisté sur la nécessité de respecter les droits humains, en particulier pour les communautés vulnérables comme les Peulhs, souvent exposées aux recrutements des groupes extrémistes. Le second thème, “Extrémisme violent, terrorisme et communication,” a souligné l’importance de ne pas associer l’extrémisme à une culture, une religion, ou une nationalité, afin d’éviter les stigmatisations dangereuses.
La synergie d’action entre les acteurs locaux pour renforcer la cohésion sociale
Cet atelier ne cible pas uniquement les forces armées ; il appelle également à une mobilisation collective des acteurs locaux, de la société civile aux médias, pour une synergie d’action dans la prévention de l’extrémisme. Le commandant du 2ème Bataillon Interarme de Parakou, Serge Allaby, a encouragé les participants à devenir des ambassadeurs des pratiques pacifiques et du respect des droits humains dans leurs unités respectives.
Un programme ambitieux pour la cohésion sociale au Bénin
Ce programme fait partie d’une initiative plus large du Gouvernement béninois, en partenariat avec le PNUD et l’appui financier du Royaume des Pays-Bas, visant à renforcer la cohésion sociale. Le “Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale, à la Prévention de l’Extrémisme Violent et à la Lutte contre les Conflits liés à la Transhumance” ambitionne de former près de 1 000 membres des FDS en 2024, renforçant leurs capacités en gestion pacifique et préventive, pour une sécurité inclusive et respectueuse des droits humains.
L’atelier de Parakou représente un pas important dans la stratégie de prévention de l’extrémisme violent au Bénin. En plaçant les droits humains et la cohésion sociale au cœur de la lutte contre le terrorisme et les conflits liés à la transhumance, ce programme incarne une vision de la sécurité inclusive, respectueuse et pacifique. Ces efforts, s’ils se poursuivent avec le soutien des acteurs locaux et internationaux, contribueront à renforcer la stabilité et la paix au sein des communautés béninoises.
S.K