La situation sociopolitique chaotique des années 88-89 a suscité la Conférence Nationale des forces vives de la nation, un chef d’œuvre du génie béninois . Ne dit-on pas que la grandeur se compose de deux éléments qui sont l’essence même du génie: deviner et oser. En effet, à cette mémorable occasion, feu Mathieu KEREKOU et ses ouailles ont été proprement voués aux gémonies et leur système politique et économique rejeté.
En ces temps de vache maigre, ces temps durs et intransigeants , le choix idéal s’est porté sur un fils du pays, fonctionnaire de la banque mondiale, Nicéphore SOGLO était la panacée aux maux et nombreuses inquiétudes, l’espoir d’un renouveau à tous égards. Seulement, 5 ans après, les béninois ont trouvé à ce régime tous les péchés d’Israël. Si son épouse n’était pas devenue trop encombrante , c’est lui-même qui était arrogant et régionaliste. Le même génie béninois a donc décidé de mettre un terme à cette aventure qui pourtant n’était pas dépourvue de prouesses.
Pour le faire remplacer, c’est son prédécesseur, rejeté 5ans plus tôt qui est devenu la solution, la nouvelle solution à nos problèmes quotidiens . Ainsi le caméléon refait surface pour corriger les faiblesses de son successeur et prédécesseur de circonstance. Comme les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets, le temps d’un mandat, des béninois commencèrent à regretter leur choix . Mathieu KEREKOU est taxé de laxiste , de favoriser ou fermer les yeux sur les actes avérés de corruption de ses collaborateurs et de seulement gérer le quotidien. Il va résister pendant 10ans autres années à la tête du pays puisque malgré tout, il garantissait la paix aux béninois, gage de développement. Après le militaire et à cause entre autre de l’effondrement de notre économie, le choix de l’économiste, ex collaborateur de Nicéphore SOGLO a été suscité et soutenu et le voici au palais de la Marina. Son premier mandat à peine démarré, nous avons estimé que le changement qu’on nous vendait et vantait n’était rien d’autre que la gabégie, la corruption, le populisme et les concours “dits frauduleux” Ces refrains était quasi quotidien . Le natif de Tchaourou a in extremis arraché son second mandat face à ses adversaires politiques après avoir coulé des torrents de larmes par ci par là et promis de corriger le tir sous fond de promesses démagogiques comme par exemple le paiement des spoliés de la rocambolesque structure ICC Services.
Nous voici de plein pied avec la refondation, un mandat jonché de contestations syndicales et sociales , les dossiers se suivent et s’enchaînent. Des maladresses comme “le pouvoir est trop resté au Nord” et l’usure du pouvoir finissent par sonner le glas du régime YAYI.
Pour redorer le blason du pays et rendre justice à quelqu’un qui a réussi à se victimiser , les béninois ont cette fois-ci fait appel à un homme d’affaires prospère qui avait maille à parti avec son prédécesseur Boni YAYI et dont on soupçonnait de garder depuis Paris une télécommande qui sèma la zizanie à plus de 6000 km , pendant ses trois années d’exil “dit doré” .
Le 6 Avril 2016, TALON Patrice promit de gouverner le pays dans la simplicité et la rigueur. L’argent, a priori va circulera et le populisme est enterré. Quelques années après, les réformes économiques, Politiques et institutionnelles détruisent certaines habitudes chères aux béninois. Ces réformes sont contestées et rejetées . La tension est à son paroxysme lorsqu’en 2019 les élections législatives s’organisent de façon non incluses ; les séquelles y sont encore visibles par endroit s
’Le panier de la ménagère est carrément troué et en souffrance et on l’explique par le fait que “l’argent sale ne circule plus”. Pourtant les responsables politiques à divers niveaux sont grassement payés .
C’est dans cette atmosphère qu’en 2021 , l’actuel Chef d’État obtient vaille que vaille son second et dernier mandat suite à une élection plus que contestée et au prix de dégâts matériels et humains. Il est accusé de diriger pour son clan , d’être “insensible” à la douleur des autres et “de conflits d’intérêts”. Il doit donc partir. Des noms et pas des moindres sont déjà agités dans l’opinion publique pour venir faire mieux en 2026. A qui le tour?
En attendant de répondre ” on prend les mêmes et on recommence” comme le disait Fabrice Le PRIOL , pourvu que entre ces différents changements de personnes, que le peuple souverain abusé trouve finalement son compte…
Richard OKE