La prévention de l’extrémisme violent passe par la sensibilisation. Pour les besoins de la cause, les conducteurs de taxi moto sont utilisés comme vecteurs de communication pour passer des messages à travers leur uniforme.
Par William D. AHOUANGBONOU & Nawas TOUGLO
«C’est le client qui suscite parfois des cas d’extrémisme violent de par la façon dont il parle. Pour une course de 100F, il exhibe un billet de 1000F et se montre impatient de récupérer sa monnaie. Cet acte conduit souvent à des disputes, voire des élans d’extrémisme violent», déclare Jean Hounkponou, conducteur de taxi moto à Parakou. «Oui! Ce sont des choses qui arrivent. Ça dépend de comment chacun s’y prend. Les zémidjans ont leurs caprices et nous aussi nous avons les nôtres. Quand la courtoisie manque un peu quelque part, c’est souvent ainsi. Parfois, il y a certains zémidjans qui ne cultivent pas du tout la paix avec les clients.», témoigne dame Fatouma, une cliente qui sollicite régulièrement les services de zémidjan pour ses courses. Voilà pourquoi, pour la prévention de ce fléau, il faut associer les divers acteurs notamment les conducteurs de taxi-moto. Cette implication, les Zémidjans de la cité des Kobourou en sont déjà conscients. En témoignent les propos de Lawani Seidou Yacoubou, Président de l’Union communale des conducteurs de taxi moto. « Vous ne pouvez pas faire ce travail sans un minimum de prérequis en matière de conduite, en matière de bonne moralité. Il arrive même que le Centre National de Sécurité Routière (CNSR) nous invite aussi à des séances d’informations et de sensibilisation sur les comportements que chacun doit avoir pour une circulation apaisée dans la ville de Parakou.» À la mairie de Parakou, un des responsables dédouane les autorités communales. Il déclare être conscient de la situation des zémidjans : «nous menons des actions dans ce sens toujours à travers des sensibilisations à chaque occasion. Quitte à ce que les concernés eux-mêmes travaillent à enraciner davantage la cohésion sociale en leur sein.» Du côté de la police républicaine, un agent qui a requis l’anonymat fait savoir que l’extrémisme violent ne doit pas être, en principe, une préoccupation au sein des conducteurs de taxi moto et leurs clients. «Je suis d’accord qu’une simple altercation, lorsqu’elle n’est pas réglée comme cela se doit peut virer en des faits d’extrémisme violent. Ce sont des situations qu’on essaie toujours de gérer.», a confié le policier en service dans un commissariat de la place.Sur le terrain, faut-il le signaler, les zémidjans sont répartis en plusieurs groupements syndicaux qui travaillent au respect des normes de la corporation. Toute chose qui participe de la prévention de l’extrémisme violent.