(Moussa Garadima fait un constat.)
Au Bénin, la faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décisions et surtout les instances politiques, est un secret de polichinelle. Et pourtant les femmes représentent plus de 50% de la population de notre pays.
Lorsqu’on jette un regard sur les statistiques du PNUD et du Social Watch, lors de la 3ème mandature des conseils communaux, sur 1435 élus communaux, nous avons seulement 67 femmes soit une représentativité de 4,66%. Toujours lors de cette 3ème mandature, seulement 2 femmes sur 77 sont maires de communes soit un taux de représentativité de 3%.
Pour la mandature en cours, c’est-à-dire la 4ème mandature des conseils communaux et municipaux du Bénin, la situation n’est guère reluisante. Sur 1815 élus communaux, seulement 72 sont de sexe féminin , soit un taux de représentativité de 4%. En ce qui concerne les maires, nous avons 3 femmes sur 77 soit un taux de représentativité de 5%.
Lorsqu’on revient au niveau des administrations communales, dans les mairies du Bénin, avant la réforme du secteur de la décentralisation qui a consacré l’avènement des Secrétaires Exécutifs, tous les 77 secrétaires généraux des mairies étaient des hommes soit un taux de représentativité de 0% pour les femmes.
Venons maintenant au niveau de l’Assemblée Nationale, c’est-à-dire notre parlement, on constate là aussi , que les femmes sont faiblement représentées. En effet depuis l’avènement de la démocratie au Bénin, de 1991 à 2019, le taux de représentativité des femmes au parlement n’a jamais franchi le seuil de 10 %. On est passé de 4, 63 % en 1991 à 7, 23% en 2019 avec une moyenne de la représentativité des femmes au parlement depuis 30 ans qui tourne autour de 7, 22% . Comme nous le voyons, malgré les nombreuses sensibilisations des organisations de la société civile, les plaidoyers appelant à la promotion des femmes, au meilleur positionnement des femmes sur les listes électorales, les résultats étaient largement en dessous de nos attentes.
Comme j’ai coutume de le dire, reconnaitre à César, ce qui est à César, ce n’est pas une faiblesse, c’est simplement de l’honnêteté intellectuelle.
Fort de l’adage , le bruit ne fait pas du bien et que le bien ne fait pas du bruit, le Président Patrice Talon, conscient du tableau sombre que représente notre pays par rapport à la faible présence des femmes dans les instances de prise de décisions, il a décidé de changer la donne en y mettant les moyens adéquats. Et comme à son habitude, il a changé les choses non pas par la parole et des discours pompeux, mais à travers des actes concrets.
Aujourd’hui, notre assemblée, la 9ème législature compte 28 femmes sur les 109 députés soit un taux de représentativité de 25 % alors que la moyenne sur 30 années de démocratie au Bénin tournait autour de 7% .
Le patron de la rupture a réussi cette prouesse en allant au-delà des sensibilisations et des discours creux. En effet il a pris une mesure législative révolutionnaire qui a consacré des sièges exclusivement réservés aux femmes. Autrement, seulement 4% de femmes seraient représentées au parlement pour cette 9ème législature. C’est ça, aimer les femmes, c’est ça que j’appelle faire la promotion de la femme à travers les actes et non la parole.
De même, à la faveur de la réforme structurelle du secteur de la décentralisation, les secrétaires exécutifs désormais ordonnateurs des budgets communaux, c’est à dire ceux qui ont la charge de gérer de centaines de milliards de nos francs dans nos 77 communes, près de 33 % sont des femmes contre 3% de femmes par rapport aux anciens secrétaires généraux que les Secrétaire Exécutifs ont remplacé. Quelle prouesse ! pour ce régime de la rupture en matière de promotion de la gent féminine. Là, également, c’est l’expression d’une volonté politique clairement affichée sous le leadership éclairé du Président Patrice Talon.
Comme quoi, dire que la promotion de la femme se fait à travers les actes et non la parole sous le régime de la rupture, ce n’est pas de l’affabulation, c’est dire ce qui est , ce que même les aveugles peuvent voir.
Quand on sait qu’ il n y a point de développement durable sans la participation effective des femmes , on peut se réjouir de la dynamique qui en cours dans notre pays en matière de promotion du genre et de l’inclusion sociale.
Mais comme rien n’est fait tant qu’il reste à faire, votre combat pour l’émancipation de la femme béninoise , Monsieur le Président de la République, aura un goût inachevé, si vous n’arrivez pas à inverser aussi les tendances au niveau des conseils communaux pour la prochaine mandature. Oui, votre combat pour la libération de la femme béninoise ne sera pas total, tant que notre sœur Reckya Madougou, sera toujours en détention. C’est pourquoi, nous réitérons notre appel à votre pardon, pour sa libération. Ce faisant, vous allez clouer le bec à nos amis d’en face, ceux-là même qui crient sur tous les toits que le Président Talon, n’a jamais fait la promotion des femmes, il sait seulement les envoyer en prison, comme si avant le régime Talon, il n y a jamais eu de femme en détention dans notre pays .
Et pour finir, je voudrais dire à toutes nos mamans, nos épouses et nos sœurs, que nous les aimons toutes, parce que sont toutes , belles. Mais que nous les aimons encore plus , parce qu’elles sont des femmes battantes , parce qu’elles sont des femmes courageuses , grâce auxquelles, notre pays le Bénin, ne tombera jamais.
Moussa GARADIMA