Depuis quelques jours au Bénin, s’approvisionner du carburant précisément de l’essence de contrebande communément appelée “kpayo” constitue une pilule difficile à avaler. Et pour cause, le prix du litre de ce liquide inflammable a de façon galopante augmenté. À l’instar d’autres localités du pays, la ville de Parakou connaît les mêmes difficultés liées à cette flambée du prix de l’essence. Mais comment est-ce que les populations perçoivent la situation et comment la traversent-elles ? Des éléments de réponse au détour d’un micro trottoir réalisé par la rédaction du journal “Nord Bénin”.
À en croire quelques revendeurs du liquide inflammable, la situation en vogue serait due au fait que le tout nouveau Président du Nigéria Bola Tinubu a refusé de conserver les mesures de subvention dont bénéficiait le secteur avant son arrivée au pouvoir. «Il y a changement de régime du côté du Nigéria.», s’est plaint Karim Moubarak, un revendeur d’essence frelatée. Comme bien d’autres citoyens de la ville, Mikaïla Abdoul se désole de la situation actuelle et s’en remet à Dieu. «L’augmentation du prix de l’essence joue énormément sur nos revenus journaliers.» a-t-il laissé entendre. À Viviane Séko de renchérir : «Le prix de l’essence ne nous arrange pas du tout. À cause de ça, je ne peux pas nourrir correctement mes enfants parce que ça entre dans le budget de la semaine. Vraiment il faut revoir le prix du produit.»
Il convient donc de noter que les populations se plaignent. Mais cette plainte semble ne pas avoir sa raison d’être chez d’autres citoyens pour qui la situation arrange mieux les chiffres d’affaires. En effet, certains revendeurs et conducteurs de taxi moto font savoir que, contrairement à l’ancien prix pratiqué, le prix actuel de l’essence leur rapporte un peu plus qu’avant à la fin de la journée. Pour ceux-ci, le prix actuel de l’essence est meilleur que l’ancien prix même s’il n’y a pas de clientèle.»
Pour Véronique Worou, tenancière d’une station de pompage de la place, «le prix du carburant a toujours été 650 francs CFA jusqu’aujourd’hui.» «Ce qui nous permet d’avoir plus de clientèle et assez de bénéfices en fin de journée.», a-t-elle expliqué.
Face à une telle situation quoi qu’à la fois tourmentante et réjouissante, il y a lieu de se poser des questions. Celles de savoir ce que serait le prochain prix de l’essence. Les différents acteurs de ce secteur vont-ils pouvoir s’en sortir un jour ? Le gouvernement nigérian entreprendra-il d’autres mesures pour soulager les peines des valeureuses populations ? Bien malin pourra répondre.
Belvida LOVI et Hamed SIROU (Stgs)