Depuis le 31 janvier dernier, la plateforme de validation des inscriptions académiques est hermétiquement fermée à l’Université de Parakou (Up). Pendant que les étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) se sont vus accordés une seconde chance après la date butoire du 31 janvier 2023, leurs camarades de la deuxième université pluridisciplinaires du Bénin se lamentent depuis lors sans aucune solution. Au regard de cette situation funeste qui s’est passée dans deux Universités publiques appartenant à un même pays, il importe de se demander si c’est l’équipe rectorale de l’Up ou c’est le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MERS) qui est auteur de cette mesure scélérate et discriminatoire.
La validation de l’inscription est une étape très capitale dans la vie d’un étudiant. Sans satisfaire à cette exigence académique, l’on ne peut avoir le statut d’étudiant. De ce fait, la plupart des étudiants s’échinent dès le début de l’année académique pour valider leur inscription. Malgré leur volonté effrénée et manifeste, ils n’arrivent toujours pas à s’inscrire avant le délai accordé pour le faire. Bien vrai que les autorités universitaires ne peuvent pas accorder un temps sempiternel pour l’inscription parce-que l’année académique respecte un chronogramme d’activités bien établi, mais il sied tout de même de chercher des facteurs qui fondent ce faible taux d’inscription des étudiants avant le délai imparti constaté depuis quelques années.
Les facteurs déterminants du faible taux des inscriptions des étudiants
Il relève d’un truisme que le peuple béninois à l’instar de plusieurs pays africains végète depuis quelques années dans une morosité économique ambiante sans précédent en raison de la guerre Ukraino-russe et la pandémie de la Covid-19 dont les séquelles sont toujours perceptibles dans les communautés. Hormis ce virus planétaire, les différentes réformes engagées par le gouvernement de la rupture ne sont pas sans conséquences sur la vie des populations béninoises. Du coup, elles peinent à satisfaire leurs besoins fondamentaux. Cette situation malheureuse a réussi tristement à impacter négativement l’éducation et la formation des jeunes du pays issus majoritairement des familles pauvres. Alors, beaucoup d’étudiants surtout ceux des écoles qui doivent payer les frais d’inscription allant de 100 000 Francs Cfa à 300 000 voire 400 000 Francs, n’ont pas pu mobiliser l’argent dans de meilleurs délais afin de pouvoir valider leur inscription. De même, les étudiants allocataires ne sont pas occultés du manque d’argent pour payer les droits d’inscription. D’ailleurs, l’expérience des années précédentes a montré que la majorité des étudiants des écoles ne valident pas leur inscription dans le délai fixé contrairement à leurs camarades des facultés qui ne paient presque rien avant de satisfaire à cette exigence académique. En dehors de cette question essentielle, la lenteur de la plateforme due à la mauvaise qualité de la connexion internet ainsi que l’insuffisance du personnel ne facilitent guère le bon déroulement des inscriptions. Ce sont entre autres facteurs qui justifient indéniablement la faible participation des étudiants dont les responsabilités sont partagées mais en majorité imputée aux autorités.
Une injustice causée aux étudiants de l’Université de Parakou qu’il faut impérativement corriger
Le constat délétère qui se dégage au terme des inscriptions est l’injustice causée aux étudiants de l’Up. En effet, après la fermeture le 31 janvier dernier de la plateforme d’inscription sur toute l’étendue du territoire national, il a été constaté qu’elle a été réouverte spécialement à l’UAC pour permettre aux étudiants retardataires ce haut lieu du savoir de pouvoir le faire. Les étudiants de l’UP avaient un lueur d’espoir mais un espoir qui s’est effrité. Alors, l’on est en droit de se demander comment une telle chose puisse se passer dans un État démocratique comme le Bénin. Comment la plateforme peut être réouverte pour les étudiants de l’UAC et fermée pour ceux de l’UP ? Qui est auteur de cette mesure scélérate et discriminatoire ? Selon nos sources, c’est le ministère de l’enseignement supérieur qui gérerait la plateforme des inscriptions dans toutes les universités publiques et privées du Bénin. Si tel est le cas, pourquoi a-t-il décidé d’accorder spécialement et uniquement une seconde chance à la communauté estudiantine de l’UAC ? Pourquoi les autorités universitaires de Parakou n’ont pas mené les démarches pour plaider en faveur de leurs étudiants ? Autant de questions qui méritent des réponses claires et nettes afin d’éclaircir la lanterne de l’option publique.
De toutes les façons, les étudiants de l’Université de Parakou peinent à comprendre cette mesure discriminatoire et réclament justice, en les accordant aussi une seconde chance comme leurs camarades de l’Uac. Ils ne savent vraiment pas le sort qui leur a été réservé et demandent la clémence des autorités universitaires à divers niveaux afin de pouvoir finaliser leurs inscriptions au titre de cette année académique en cours. Au demeurant, les deux organisations estudiantines doivent mener des luttes offensives et diplomatiques pour défendre véritablement les droits de leurs congénères. C’est en faisant qu’elles montreront à la communauté estudiantine qu’elles sont leur porte voix.
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Raphaël BONI